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Erik Satie ~ Il était une fois à Paris (Artwork by Edouard Leon Cortes)
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Songs
~ Gymnopedies #1 ~ Gnossiennes #1,3,4,5 ~ Album ~ Satie: Works For Piano Solo And Piano Duet
Pianist:
Anne Queffelec ~ with artwork by Edouard Leon Cortes Tracks: 0:00
Tracks:
Gymnopedies #1 3:32 Gnossiennes #1 6:52 Gnossiennes #3 9:33 Gnossiennes #4 11:52 Gnossiennes #5
Erik Satie
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Éric-Alfred-Leslie Satie, dit Erik Satie (Honfleur, Normandie, 17 mai 1866 – Paris, 1er juillet 1925), était un compositeur et pianiste français.
Il se présente comme « gymnopédiste » (en 1887, peu avant d’écrire sa composition la plus célèbre, les Gymnopédies). Il a également rédigé des articles dans divers journaux. Il se décrit comme un « phonométrographe » (celui qui mesure et écrit les sons), et préfère se définir ainsi plutôt que comme un « musicien ».
Il peut être considéré comme un précurseur du sérialisme, bien avant le XXe siècle. Il fut l’un des premiers à apparaître au cinéma, en 1924, dans un film de René Clair.
Il est connu sous le nom d’Erik Satie (il a changé, dès sa première composition, en 1884, le « c » final de son nom en un « k »). Au début de sa carrière, il y a une période à la fin des années 1880 où il utilise les pseudonymes Virginie Lebeau et François de Paule.
La jeunesse d’Erik Satie s’est passée entre Honfleur, en Basse-Normandie, et Paris. À l’âge de quatre ans, sa famille s’installe à Paris, où elle propose à son père, Alfred, un poste de traducteur. En 1872, après la mort de sa mère Jane Leslie Anton, il est renvoyé, avec son frère cadet Conrad, à Honfleur, vivre chez ses grands-parents paternels. Là, il a reçu ses premières leçons de musique d’un organiste local.
À la mort de leur grand-mère, en 1878, les deux frères sont réunis à Paris avec leur père, qui s’est remarié avec un professeur de piano. Dès le début des années 1880, Alfred Satie commence à publier des compositions de salon (composées entre autres par sa nouvelle épouse et lui-même).
En 1879, Satie entre au Conservatoire de Paris. Bientôt, ses professeurs l’ont qualifié de manque de talent. Après avoir été renvoyé chez lui pendant deux ans et demi, il est réintégré au conservatoire à la fin de 1885. Cependant, il ne réussit pas à faire meilleure impression sur ses professeurs, il décide donc finalement de partir. plus tard. Cela n’a pas duré longtemps ; en quelques semaines, il a tenté de s’échapper de l’armée avec une ruse (s’exposant au froid jusqu’à ce qu’il contracte une pneumonie), qui a finalement réussi.
En 1887, il quitte son domicile pour s’installer à Montmartre. Pendant ce temps, il entame ce qui sera une amitié pour la vie avec le poète romantique Patrice Contamine et par l’intermédiaire de son père, il publie ses premières compositions. Prompte rejoint la clientèle artistique du café-cabaret Le Chat Noir et commence à publier ses Gymnopédies. Viennent ensuite les Ogives, les Gnossiennes, etc.
 la même époque, il rencontre Claude Debussy. En 1891, il devient le compositeur attitré et maître de chapelle de « l’Ordre kabbaliste de la Rose-Croix » dirigé par Joséphin Péladan. Il compose pour cela des pièces d’inspiration mystique, telles que Salut Drapeau!, Le Fils des étoiles et Sonneries de la Rose Croix.
Satie et Suzanne Valadon, artiste et amie de Miguel Utrillo, entament une idylle en 1893. Bientôt, Valadon s’installe dans une chambre voisine de celle de Satie, rue Cortot. Satie est devenu obsédé par elle, l’appelant son Biqui et écrivant des notes passionnées sur « son être complet, ses yeux charmants, ses mains douces et ses petits pieds».
Valadon a peint le portrait de Satie et lui a donné, mais six mois plus tard, elle a déménagé, brisant le cœur de Satie. Au cours de leur relation, Satie a composé les Danses gothiques, comme une prière pour rétablir la paix dans son esprit. C’était apparemment la seule histoire d’amour que Satie ait jamais eue.
La même année, il rencontre le jeune Maurice Ravel, dans les premières compositions duquel il exerce une influence notable. L’une des compositions de Satie de cette période, les Vexations, est restée inconnue jusqu’à sa mort. A la fin de l’année, il fonde l’Eglise Métropolitaine d’Art de Jésus Conducteur.
En tant que seul membre, dans le rôle de ‘Parcier et Maître de Chapelle’, il a commencé la composition d’une Grande Messe (plus tard connue sous le nom de Messe des Pauvres), et a écrit un volume de lettres, d’articles et de pamphlets montrant sa conviction dans le domaine religieux et sujets artistiques.
Les premières années à Arcueil et les compositions de cabaret
Vers le milieu de 1896, il avait épuisé toutes ses ressources financières et dut chercher un logement moins cher, d’abord rue Cortot, dans une pièce à peine plus grande qu’une armoire, et deux ans plus tard (après avoir composé les deux premières séries de Pièces froides en 1897) à Arcueil, aux portes de Paris. La distance jusqu’au centre était de dix kilomètres, et il avait l’habitude de le faire à pied, étant donné son aversion pour les tramways.
A cette époque, il reprend contact avec son frère Conrad (d’une manière très similaire à ce que Vincent van Gogh a fait avec son frère Theo) pour de nombreuses raisons, à la fois pratiques et financières, révélant ainsi ses vrais sentiments.
Par exemple, dans les lettres qu’il adresse à son frère, il est clair qu’il a mis de côté ses sentiments religieux, qu’il ne reprendra que dans les derniers mois de sa vie. Satie a utilisé l’humour d’une manière très particulière : pour indiquer un changement d’opinion sur des sujets sur lesquels il avait des vues très solides.
Dès l’hiver 1898, on voit Satie quitter son appartement d’Arcueil et se rendre à pied à Paris, à Montmartre ou à Montparnasse, pour revenir de la même manière à la tombée de la nuit.
A partir de 1899, il gagne sa vie comme pianiste de cabaret (accompagnant principalement Vincent Hyspa, plus tard aussi Paulette Darty), adaptant plus d’une centaine de pièces populaires pour piano (ou piano et voix), et y ajoutant quelques-unes des miennes.
Les plus connus sont Je te veux (sur un texte d’Henry Pacory), Tendrement (sur un texte de Vincent Hyspa), Poudre d’or (une valse), La Diva de l’Empire (sur un texte de Dominique Bonnaud/Numa Blès), Le Picadilly (Mars, dit aussi La Transatlantique), Légende Californienne (Texte perdu de la Contamine de Latour, mais la musique réapparaît dans La Belle Eccentrique), et bien d’autres (avec bien d’autres qui ont dû être perdus).
Dans ses dernières années, Satie rejettera toute sa musique de cabaret comme perverse et contraire à sa nature, bien qu’il en reprenne une partie de son ton ludique dans La Belle Excentrique, à partir de 1920. Mais à l’époque, cela lui servait à gagner de l’argent.
Seules quelques compositions que Satie prit au sérieux durant cette période survivent : Jack-in-The-box, musique pour une pantomime de Jules Dépaquit (dite clownerie par Satie), Geneviève de Brabant, court opéra-comique sur un sujet sérieux, avec texte de Lord Cheminot, The Dreamy Fish, musique pour accompagner une histoire perdue de Lord Cheminot, et d’autres (pour la plupart incomplètes, presque aucune créée et aucune publiée à l’époque).
On pense que Geneviève de Brabant et The Dreamy Fish ont trouvé (par exemple par Ornella Volta) des éléments de rivalité avec Claude Debussy, dont Debussy lui-même n’était probablement pas au courant (puisque Satie n’a pas publié cette musique). Entre-temps, Debussy connaît l’un de ses premiers grands succès avec Pelléas et Mélisande en 1902, qui conduira quelques années plus tard au débat qui a précédé qui entre les deux compositeurs (dans lequel Maurice Ravel est également mêlé).
En octobre 1905, Satie s’inscrit, contre l’avis de Debussy, à la Schola Cantorum de Vincent d’Indy pour étudier le contrepoint classique (tout en poursuivant son travail au cabaret). La plupart de ses amis étaient aussi perplexes que les professeurs de la Schola lorsqu’ils apprirent son intention de retourner dans les classes.
Quant aux raisons qui poussaient Satie à franchir ce pas, il y avait peut-être deux raisons : premièrement, il en avait marre qu’on lui dise que l’harmonie de ses compositions était erratique (une critique contre laquelle il ne pouvait pas très bien se défendre en l’absence de terminé ses études au conservatoire).
Deuxièmement, il développait l’idée que l’une des caractéristiques de la musique française était la clarté (qui pouvait être mieux obtenue avec une bonne connaissance de la façon dont l’harmonie traditionnelle était perçue). Satie fait cinq ans à la Schola, en bon élève, et obtient un premier diplôme (niveau intermédiaire) en 1908.
Certains de ses exercices de contrepoint ont été publiés après sa mort (par exemple Désespoir Agréable), mais il a peut-être considéré son ouvrage En Habit de Cheval (publié en 1911 après huit ans de dur labeur pour parvenir à une évasion nouvelle et moderne’) comme l’aboutissement de son temps à la Schola. D’autres pièces, de la période antérieure à la Schola, parurent également en 1911 : les Trois Morceaux en forme de poire (Trois fragments en forme de poire, bien qu’en réalité ce soient sept pièces), qui était une sorte de résumé des meilleurs, qu’il avait composé jusqu’en 1903.
Ce qui ressort clairement de ces compilations publiées, c’est qu’il n’a peut-être pas rejeté le romantisme (et ses représentants comme Richard Wagner) dans son ensemble (il l’avait modéré en quelque sorte), mais plutôt certaines de ses caractéristiques : principalement l’idée de développement, certainement au sens le plus strict du terme ; l’imbrication de plusieurs sujets dans une section de forme sonate.
Naturellement, cela signifie que ses œuvres contrapuntiques, et les autres aussi, sont très courtes. Par exemple, les fugues « nouvelles et modernes » ne s’étendent pas beaucoup au-delà de l’exposition du thème. En général, il ne croyait pas que le compositeur doive priver le public de plus de temps que strictement nécessaire, évitant l’ennui.
Aussi le mélodrame, dans son sens historique du genre romanesque, très en vogue à l’époque, de « texte parlé sur fond musical », est quelque chose dont Satie semble avoir réussi à se tenir à l’écart (bien que sa Piège de Méduse de 1913 puisse voir lui-même comme un étalage absurde de ce genre).
Entre-temps, il y eut aussi d’autres changements : il adhéra au parti radical (socialiste), il fraternisa avec la communauté d’Arcueil (entre autres, il participa aux travaux du ‘Patronage Laïque’ en faveur des enfants), et il adopte l’apparence d’un fonctionnaire bourgeois, avec son chapeau champignon et son parapluie.
De même, au lieu de rejoindre une secte de type médiéval, à cette époque, il canalise son intérêt vers un passe-temps particulier : dans un classeur, il conserve une série de dessins de bâtiments imaginaires (décrits pour la plupart comme étant en métal) qu’il réalise sur des cartes et morceaux de papier. Parfois, prolongeant le jeu, il faisait passer de petites annonces dans les journaux locaux proposant ces bâtiments (par exemple un « château de plomb ») à vendre ou à louer.
À partir de ce moment, la vie de Satie a commencé à s’accélérer. Pour commencer, l’année 1912 voit le succès de ses courtes pièces humoristiques pour piano ; au cours des années suivantes, il écrira et publiera plusieurs d’entre eux : Véritables Préludes flasques, Vieux sequins et vieilles cuirasses, Embryons desséchés, Descriptions automatiques, la Sonatine bureaucratique, toutes des œuvres de cette période.
Son habitude d’accompagner les partitions de ses compositions de commentaires en tout genre est bien établie à cette époque (au point de devoir insister des années plus tard sur le fait qu’il n’est pas nécessaire de lire ces commentaires pendant l’exécution).
Arrêtez également d’utiliser des barres fendues pour les barres. Par certains aspects, ces œuvres rappellent beaucoup les compositions des dernières années de Rossini, regroupées sous le nom de Péchés de vieillesse ; Rossini a pareillement écrit de petites pièces humoristiques pour piano, comme Mon prélude hygiénique du matin ou Figues sèches, et les a dédiées à son chien le jour de son anniversaire.
Ces œuvres avaient été réalisées dans le salon exclusif de Rossini à Paris quelques décennies plus tôt. Cependant, selon toute probabilité, Satie n’a pas pu voir ou entendre ces pièces lorsqu’il a composé ses propres œuvres dans les premières décennies du XXe siècle ; Les œuvres de Rossini n’avaient pas été publiées à cette époque. Sergueï Diaghilev aurait découvert le manuscrit de ces pièces de Rossini vers 1918 à Naples, avant de monter La Boutique Fantasque, à peu près à la même époque où Satie cessa d’écrire des commentaires humoristiques sur ses partitions.
Mais la véritable accélération de la vie de Satie ne vient pas tant du succès grandissant de ses œuvres pour piano ; c’est en effet Ravel qui, probablement sans le savoir, a activé ce qui allait devenir une caractéristique du dernier Satie : faire partie de tous les courants d’avant-garde qui se sont développés à Paris dans les années suivantes. Ces tendances se sont rapidement succédées, faisant de Paris sans conteste la capitale artistique de l’époque, où le début du nouveau siècle semblait en passionner tant.
En 1910, les ‘Jeunes Ravêlites’, un groupe de jeunes musiciens admiratifs de Ravel, expriment leur préférence pour les premières œuvres de Satie (celle d’avant la période Schola), renforçant l’idée que Satie avait été un précurseur de Debussy.
Au début, Satie était flatté qu’au moins une partie de son travail reçoive l’attention du public, mais lorsqu’il s’est rendu compte que son travail plus récent était sous-évalué ou décrié, il a recherché d’autres jeunes artistes qui comprenaient mieux ses idées actuelles pour trouver un plus grand soutien mutuel dans l’activité créatrice. Ainsi, des artistes comme Roland Manuel, et plus tard Georges Auric et Jean Cocteau ont commencé à recevoir plus d’attention pour leur part que les «Jeunes».
Dès 1919, Satie est en contact avec Tristan Tzara, fondateur du mouvement Dada. Il rencontre d’autres dadaïstes, comme Francis Picabia (qui passera plus tard au surréalisme), André Derain, Marcel Duchamp, Man Ray, etc. Le jour où il rencontre ce dernier, ils créent le premier ready-made de Man Ray : The Gift (1921).
Satie participe à la publication dadaïste 391. Dans les premiers mois de 1922, il est mêlé à la discussion entre Tzara et André Breton sur la véritable nature de l’avant-garde artistique, résumée dans l’échec du Congrès de Paris. Satie s’est initialement aligné sur Tzara, mais a réussi à maintenir de bonnes relations avec les deux. Entre temps, l’Ecole d’Arcueil s’était formée autour de Satie, avec de jeunes musiciens comme Henri Sauguet, Maxime Jacob, Roger Désormière et Henri Cliquet-Pleyel.
Enfin, il compose un ballet instantané (Relâche) en collaboration avec Picabia, pour les Ballets suédois de Rolf de Maré. Parallèlement, Satie compose la musique du film surréaliste Entr’acte de René Clair, qui sert d’intermède dans Relâche.
Certaines œuvres sont nées sous le patronage du comte Étienne de Beaumont, à partir de 1922 .
Épilogue
Jusqu’à l’année de sa mort en 1925, absolument personne à part lui n’entrait dans sa chambre d’Arcueil, depuis qu’il a déménagé il y a vingt-sept ans. Ce que ses amis ont découvert ici, après son inhumation au cimetière d’Arcueil, avait le charme de la tombe de Toutankhamon ; en plus de la poussière et des toiles d’araignées (ce qui, entre autres, indiquait que Satie ne composait jamais avec son piano), ils ont découvert de nombreux objets :
D’énormes quantités de parapluies, certains apparemment jamais utilisés, car il les collectionnait, on estime qu’il en avait plus de 100 ; le portrait fait de lui par Valadon ;
lettres d’amour et dessins de l’époque Valadon ; d’autres lettres de toutes les époques de sa vie ; sa collection de dessins d’édifices médiévaux (jusque-là, ses amis ont commencé à voir un lien entre Satie et certaines annonces anonymes de journaux sur les « châteaux en plomb » et autres choses similaires); autres dessins et textes à valeur autobiographique ; d’autres souvenirs de toutes les périodes de sa vie, dont ces sept costumes de velours de la période du ‘chevalier de velours’.
Mais surtout, il y avait des compositions dont personne n’avait entendu parler (ou pensé perdu) partout : derrière le piano, dans les poches des robes de velours, etc. ceux-ci comprenaient les Vexations, Geneviève de Brabant, et d’autres inédits ou inachevés, tels que ‘The Dreaming Fish’, de nombreux exercices de la Schola Cantorum, un ensemble inconnu de pièces ‘canines’, quelques autres œuvres pour piano, souvent sans titre, ( qui ont été publiés comme de nouvelles Gnossiennes), Pièces Froides, Enfantines, etc.).
Bien que généralement la musique de Satie soit composée de pièces courtes, il existe quelques curieuses exceptions :
Vexations : Avec 840 répétitions du motif musical (et beaucoup plus de la ligne de basse), c’est certainement l’œuvre la plus longue avec un nombre fixe de répétitions (notez que, sans les répétitions, la musique dure à peine deux minutes). Aucune explication ne survit de Satie pour cette longueur exceptionnelle d’une pièce.
Le Tango («Le Tango»), un air presque accrocheur de Sports et divertissements, Satie indique dans les partitions perpétuel (quelque chose comme perpetuum mobile, c’est-à-dire le mouvement perpétuel). Il y a peu de preuves de ce que Satie voulait dire par « perpétuel ». Lorsqu’il est joué pour un enregistrement, il y a rarement plus d’une répétition de cette partie de la composition, ce qui en fait l’un des tangos les plus courts jamais composés.
Cinq morceaux de musique de fond, destinés à servir de musique de fond, avec un nombre indéterminé de répétitions.
Sa musique pour le film Entr’acte comporte dix zones de répétition pour permettre la synchronisation avec le film de vingt-neuf minutes.